mercredi 23 novembre 2022

CAMILLE GAUTHIER, Europe de l'ouest, membre du réseau international d'innovation et de prospective

Camille Gauthier est membre du réseau international d’innovation et de prospective. Il travaille depuis un peu plus de 15 ans aux transformations des modes de pensée et de fonctionnement des organisations (modèle économique, modèle de gouvernance, stratégie long terme, dynamique culturelle collective…) se concentrant de plus en plus précisément sur la question de l’accompagnement du changement dans et par l’action (accompagnement comme pratiques itératives et transformatives de la stratégie, de l’agilité organisationnelle, mais aussi des pratiques professionnelles au sens large), cela en lien avec la culture de l’entreprise et la vision du temps long. Cela prend essentiellement 2 formes aujourd’hui : 

  • Une thèse en prospective : “Dans quelle mesure le cadre des démarches collectives de prospective crée les conditions favorables pour que les participants changent leurs croyances et comportements dans le présent, de manière écologique pour eux (sans qu’ils y soient incités directement ou forcés)?”
  • Un travail d’intervention sur différents sujets de transformation (stratégie en lien avec prospective, reste d’activités de transformation de dynamiques collectives, voyages apprenants…)

Après un début de carrière post-école de commerce assez normé (3 ans au sein du cabinet Eurogroup Consulting en conseil en organisation et management, marqués principalement par 1 an et demi de mission en Allemagne, et par la diversité d’acteurs et de secteurs accompagnés -public, privé, bancaire, industriel et santé), Camille décide rapidement de se concentrer sur des problématiques qui le touchent plus profondément : les questions du bien-être dans le travail, et de la contribution globale réelle des organisations.

Il a donc complété son cursus avec un Master Economie Sociale et Logique de marché, dans lequel il donnera d’ailleurs des enseignements par la suite (thème : ESS et nouveaux modèles économiques comme de gouvernance).

Se concentrant sur les questions de nouveaux modes de gouvernance et nouveaux modèles économiques, il a alors connu une variété d’expériences à la recherche d’une forme de réponses à ces questions :

  • Cabinet de conseil en Développement Durable (Synergence, racheté depuis par Deloitte) où il reste 3 ans et demi pour finir directeur du pôle Economie (nouveaux modèles), et travaillant pour des acteurs privés de taille importante (Maisons du Monde, SEB, McDonald’s) comme associatifs (Envie 21).
  • Expériences à un niveau plus territorial au cours d’un séjour de deux ans en Bourgogne : 
    • Cocréation d’une entreprise sociale, plate-forme expérientielle de loisirs pour professionnels et particuliers
    • Pilotage d’un projet de Cité de l’Autre Économie, censé être un démonstrateur et une vitrine des acteurs locaux de l’autre économie (qui ne verra pas le jour pour raisons politiques)
    • Participations à des collectifs de transformation agile, découverte de la prospective stratégique

Au sein de cette période d’expérimentation, la rencontre de la prospective est un moment marquant car elle réconcilie beaucoup d’éléments : largeur des thématiques abordées (économie, démographie, technologie, environnement, sociologie…), profondeur et temps long dans la façon de les regarder, dialogue multi-perspectives, stratégie, éthique et responsabilité, changement… 

Soucieux de pouvoir pousser plus loin cet intérêt, Camille décide alors de monter une thèse en prospective. Pour héberger son projet de thèse Cifre, il rejoint un collectif en autogouvernance du nom de Fly the Nest, dont la raison d’être est d’aider les collectifs entrepreneuriaux à structurer de manière holistique leur dynamique collective (alignement culturel et opérationnel, évolutions des modes de travail vers l’autonomisation des travailleurs, accompagnement sur le leadership de chacun…). Dans cette expérimentation humaine autant que professionnelle, il apprendra beaucoup sur lui, sur les dynamiques collectives et contribuera à la création d’une sous-entité -Sillages- qui se concentrera sur l’accompagnement des acteurs de la transition environnementale et sociale.

Après 3 ans, le collectif ne pouvant finalement accueillir sa thèse pour raisons administratives, Camille a quitté Fly the Nest pour pleinement pouvoir lancer sa thèse. Il travaille en parallèle avec différents partenaires (dont l’Université Catholique de Lille) comme free-lance ou consultant, et est en cours de création avec 3 autres intervenants d’une initiative de recherche-action sur la refonte de la pensée et de la pratique de l’action dans le paradigme complexe.

Suite à sa participation à la biennale Ecoposs 2022, il a eu la joie de rejoindre le r2ip.





mercredi 9 novembre 2022

SOPHIE MARINOPOULOS, Europe de l'ouest, membre du réseau international d'innovation et de prospective

 


Sophie Marinopoulos est membre du réseau international d'innovation et de prospective. Elle commence sa carrière en 1984 en tant que psychologue au CHU de Nantes (côte ouest de la France) d’abord dans un centre de planification et d’éducation familiale puis elle se dirige vers un service de maternité où elle élabore des protocoles d’accueil psycho-social pour les futures mères/parents. Elle conceptualise dès 1997 la notion de déni de grossesse qui donnera lieu a de nombreuses publications et ouvrages. Formatrice des équipes hospitalières et Aide sociale à l’enfance (ASE), elle participe au niveau national et international (Belgique, Suisse, Afrique, Brésil, Italie, Martinique, Québec…) à des programmes de Santé Publique sur les questions de défaillances parentales, d’adoption, de filiation, de maltraitance. À partir de 2002, elle deviendra expert à la demande des tribunaux dans le cadre d’affaires pénales concernant des affaires familiales spécifiques (néonaticides, infanticides, violences aggravées en famille, abus sexuels) puis elle participera pour l’École Nationale de la Magistrature-ENM- à la formation nationale des procureurs, juges, avocats, officiers de police, inspecteurs.

Depuis 1989 elle consulte dans un Centre Médico Psycho Pédagogique (CMPP) et Centre d’Action Médico-Social Précoce (CAMSP) où elle accueille des parents et leurs enfants. Elle réalise des diagnostics et des prises en charge thérapeutique avec une équipe pluridisciplinaire. Son travail spécifique autour de la médiation thérapeutique en binôme pour les très jeunes enfants et leurs parents avec une psychomotricienne, sera reconnu et de nombreux enfants lui sont adressés dans ce cadre spécifique. Ses travaux la conduiront à des responsabilités en matière de formation et de sensibilisation sur des programmes autour des questions d’enfance et de parentalité.

Devenue psychanalyste, en 1999 elle fonde une association pour la Prévention Promotion de la Santé Psychique (PPSP) et son lieu d’accueil gratuit « Les Pâtes au Beurre » à Nantes. Ce service associatif de prévention pensé comme un dispensaire de la santé psychologique, favorise l’équilibre familial et lutte contre la violence ordinaire en famille. Espace qui accueille la famille sans limite d’âge pour les enfants, et les parents peuvent venir avec ou sans lui. Le concept intéresse de plus en plus d’équipes de soignants qui retrouvent les valeurs du « prendre soin » et c’est en grand nombre qu’ils se mobilisent pour ouvrir des lieux identiques. Ce rayonnement national valorise les lieux solidaires pour soutenir les parents sans distinction aucune dans leur fonction parentale et ce, dans l’intérêt du lien familial, dans l’intérêt de l’enfant et de la santé de la famille. Lieu de mixité social qui travaille à l’entraide des parents. En 2013 elle prend la présidence de ce réseau qui se constitue en fédération

En 2018 alarmée par les problèmes psychiques des enfants dès leur plus jeune âge et des difficultés grandissantes des parents à construire des liens de qualité avec leurs enfants, elle s’adresse à la ministre de la Culture qui lui confie un rapport. Elle l’intitule « Une stratégie nationale pour la Santé Culturelle : promouvoir et pérenniser l’éveil culturel et artistique de l’enfant de la naissance à 3 ans dans le lien à son parent (ECA-LEP). En créant le concept de Santé Culturelle et celui de malnutrition culturelle elle cherche à attirer l’attention des décideurs politiques et met le curseur sur cette culture universelle, dites sans frontière que porte l’éveil humanisant des jeunes enfants. Remarqué à l’international, le rapport sera traduit en anglais et ouvrira à de nombreux webinaires avec différentes régions du monde.

Le concept de Santé Culturelle permet une meilleure compréhension des enjeux du développement de l’en¬fant et de ses besoins fondamentaux. Elle affirme que l’éveil des jeunes enfants est un vecteur de santé et parle de défi sanitaire face au mal être des jeunes. Son objectif majeur est de tout mettre en œuvre pour favoriser l’apaisement personnel et la pacification sociale au niveau international et ce en préconisant l’éveil culturel et artistique des enfants comme un nouvel indicateur de richesse, un indicateur de la qualité de la vie, un vecteur de santé, un axe de développement de l’enfant et de soutien à la parentalité, un moyen de lutte contre l’exclusion et les discriminations. Au cœur de ses travaux elle rappelle que le jeu est un axe majeur du développement de l’enfant et qu’il est un indicateur de la qualité de son développement. Cela la conduit à être sollicité par des ONG qui remarquaient que les enfants sauvés médicalement grâce à leur intervention chirurgicale dans des pays en guerre, se laissaient ensuite mourir psychiquement. Elle a pu préconiser d’envoyer dans ces pays et des ludothèques et des services chirurgicaux, afin que les enfants puissent retrouver le goût à la vie, en jouant. 

En 2019 elle est nommée par le président de la République dans la commission des 1000 jours qui élabore le programme de Santé Publique de la naissance au 2 ans de l’enfant. Elle sera lors de cette commission le porte-parole des questions d’éveil du jeune enfant et de ses besoins fondamentaux.

Ses travaux actuels la conduisent à faire l’hypothèse que la musicalité est une composante majeure pour la construction des liens familiaux, sociaux mais aussi dans les liens interculturels. Elle questionne comment préserver dans les liens l’approche musicale de tout échange et au-delà comment l’approche sensible de l’environnement est une voie/voix d’espérance et de paix.

En 2022 elle co-écrit un plaidoyer avec le journaliste-écologiste Éric de Kermel « Quels enfants laisserons-nous à la planète » qui sera signé par un millier de personnes du monde social, de la culture, de la santé, de l’éducation, du droit, et soutenu par le club « Terres Sauvages » composé d’entrepreneurs engagés sur les questions d’éducation et d’environnement.  

En parallèle de son travail de psychologue elle va co-fonder avec Henri Trubert, les Editions LLL « Les Liens qui Libèrent ». C’est une maison d’éditions d’essais et de documents en économie, politique, sciences, sciences sociales, anthropologie…... Quelques auteurs : Jean Claude Ameisen (biologiste et président du Comité d’Ethique) Joseph Stiglitz (prix Nobel d’économie) Frans de Wall (éthologue) Roland Gori (psychanalyste), Stéphanie Allenou (mère de famille ayant évoqué la question de l’épuisement parental), Mary Plard, Bernard Maris, Professeur Jean-François Mattei (Professeur de médecine- ex-ministre de la santé) – David Graeber, Nicolas Hulot, Jeremy Rifkin

Sophie Marinopoulos est l’auteure d’une vingtaine d’ouvrages sur l’enfance et la famille. Ouvrages qui visent à une meilleure compréhension des enjeux de la croissance des enfants, du lien à leurs parents, et le bouleversement que la maternité/paternité provoque. 

La rencontre, en octobre 2022, avec le réseau international d’innovation et de prospective la conduit tout naturellement à adhérer à leurs principes fondateurs et à souhaiter se rapprocher de leurs engagements, afin de pouvoir ensemble continuer à penser les transformations de nos sociétés.  

Parmi les distinctions qui ont été accordées à Sophie Marinopoulos:

Elle est nommée en 2014 parmi les femmes créatrices dans le Dictionnaire universel des femmes créatrices parrainé par l’Unesco- édité aux éditions des femmes sous la direction de Béatrice Didier, Antoinette Fouque, Mireille Calle-Gruber. Ce dictionnaire est né de la volonté de mettre en lumière la création des femmes à travers le monde et l’histoire, de rendre visible leur apport à la civilisation. Ce livre a été pensé comme une contribution inédite au patrimoine culturel mondial- il a été rendu possible par plus de quatre décennies d’engagements et de travaux en France et dans tous les pays du monde, et il a permis de renouer avec une généalogie jusque-là privée de mémoire.

Elle est décorée en 2018 du grade de chevalier de la Légion d’Honneur.








MAHAMADÉ SAVADOGO, Afrique de l'ouest, membre du réseau international d'innovation et de prospective

  Mahamadé Savadogo est membre du réseau international d'innovation et de prospective . Il est a grégé de philosophie (en 1988) et doc...