lundi 29 juin 2020

APPEL À SE JOINDRE AU RÉSEAU INTERNATIONAL D'INNOVATION ET DE PROSPECTIVE

Un appel lancé par

Avec l'appui de nos deux co présidents d'honneur

Au nom de tous les membres du réseau
Pour consulter la liste de tous nos membres, cliques sur cet hyperlien-ci



INTRODUCTION

Nous, les signataires de cet appel, constituons un ensemble composite de femmes et d’hommes, qui entrepreneurs et entrepreneuses, qui chercheurs et chercheuses, qui intellectuels et intellectuelles, qui artistes, qui militants et militantes, qui chefs d’entreprise, qui dirigeants et dirigeantes d’organismes non gouvernemental (ONG) et d’organismes à but non lucratif (OBNL), qui consultants et consultantes, qui simple citoyens et citoyennes ou étudiants et étudiantes, jeunes et vieux, de partout à travers le monde et de multiples origines et horizons socioéconomiques et politiques. 

En plus des amitiés tissées au fil des ans et des rencontres récentes qui nous ont permis de nous découvrir au point de vouloir échanger et œuvrer ensemble, ce qui nous relie les uns aux autres est un intérêt commun pour la prospective et la transformation des sociétés, ainsi que la conviction que les personnes ou les collectifs qui y contribuent, que ce soit par leurs recherches et/ou par leurs actions, ont plus souvent besoin d’entraide et de soutien que bien d’autres. C’est pourquoi nous croyons important de poursuivre nos différents chemins de façon partagée, en créant ainsi toujours plus de connaissance commune, de ressources communes et de résilience en commun.


NOS MOTIVATIONS
La partie de nos activités et de nos intérêts qui est liée à la prospective nous porte à vouloir transformer notre monde pour y faire advenir une humanité plus équitable, responsable et pérenne, que ce soit dans l’ordre des concepts, des explications et des interprétations ou dans celui de l’action, avec ses créations et ses communautés économiques, sociales, politiques et culturelles, toutes mises sur pied afin d’incarner socialement cette action. Elle nous porte aussi à vouloir défendre, quelques fois, des institutions et des façons de faire qui méritent d’être préservées, si tant est que nouveau n’est pas toujours nécessairement meilleur. Quoiqu’il en soit de la nature du projet qui peut nous activer à un certain moment (innovation ou préservation), ce qui nous unit tous est la nécessité de la prospective pour situer nos actions particulières dans une perspective plus large qui consiste à voir plus loin, plus large, autrement, de façon interdisciplinaire et internationale, et en prenant des risques, certes, mais toujours en faveur de l’humain et de ce qui mérite d’advenir ou d’être préservé.

Certains ou certaines d’entre nous accèdent aux projets qui les taraudent par indignation par rapport à ce qui est. D’autres sont mus principalement par une intuition créatrice ou un simple désir de créer ou de préserver. Quoiqu’il en soit cependant de nos motivations personnelles, ce qui nous rassemble tous est cette croyance qu’il existe par-dessus le toit de nos prisons respectives, des horizons de pensée qui justifient non seulement nos indignations, mais les préservent aussi du nihilisme. C’est à partir aussi de ces horizons-là que les muses inspirent ceux d’entre nous qui sont plus proprement créatifs et intuitifs. Le travail de prospective en général, et de prospective partagée en particulier, nous apparaît en ce sens comme critique afin de se mettre constamment en contact avec ces futurs possibles et souhaitables, qui sont au cœur de la démarche prospective, et par laquelle seulement s’appréhendent ces horizons qui inspirent ou justifient nos actions. 

Nous reconnaissons que notre monde est fragile et que les fortes mutations qui l’affectent proviennent de tous côtés à la fois. Nous reconnaissons que ces enjeux mouvants font émerger chez tous des questions en nombre infini, autant pour ceux qui veulent préserver l’héritage que pour ceux qui veulent faire advenir du nouveau. Quel avenir pour nous, pour nos enfants, pour nos concitoyens, concitoyennes, pour nos entreprises, notre pays, notre planète ? Ces questions, nous le savons, ne débouchent pas toujours, ni même très souvent, sur des réponses parfaitement claires. L'extrême complexité des situations auxquelles nous sommes soumis, et que nous contribuons souvent à faire perdurer, ne peut faire autrement qu’engendrer un sentiment d'impuissance entremêlé de culpabilité, ainsi qu’une incapacité à penser convenablement notre devenir. 
 
Comme fondateurs et fondatrices de ce réseau, il va sans dire que plusieurs d’entre nous sommes connus pour nos engagements en faveur de l’innovation et de l’avenir. Néanmoins, la force du réseau que nous voulons constituer et développer réside dans l’acceptation de nos différences ainsi que dans la confrontation de nos expériences et de nos réflexions afin de maximiser notre connaissance commune de ce qui mérite d’être transformé tout autant que de ce qui mérite d’être protégé.  

Cet approfondissement de nos différences sera d’autant plus fécond qu’il reposera sur l’esprit d’amitié que nous voulons promouvoir dans le réseau. La nature même de notre travail de prospective consiste en effet non seulement:

  • À approfondir par le partage nos représentations sur les évolutions du monde, pour cibler parmi ces représentations ce qui est le plus souhaitable parmi tout ce qui est possible, et ce qui est le plus réalisable dans ce qui est souhaitable; mais aussi

C’est tout ce contexte qui nous a fait découvrir (ou, pour certains, redécouvrir) une attitude et une démarche, la prospective, qui a été développée par un Français qui avait un ancrage africain. Cette personne c’est Gaston Berger, un philosophe et un homme d’entreprise, ami de Senghor et père du chorégraphe Maurice Béjart, qui a toujours été nourri par ses doubles racines africaines et européennes, artistiques et scientifiques, économiques et sociales, etc.


LA PROSPECTIVE : UNE DÉMARCHE DE CO CONSTRUCTION DE L’AVENIR

Quand on évoque la notion de prospective, surtout hors de France, la première idée qui vient à l’esprit, si le mot évoque seulement quelque chose, c’est celle de ces grands groupes de réflexion (think tanks), américains ou autres, c’est-à-dire ces groupes de personnes qui réfléchissent sur l’avenir du monde et tentent d’élaborer des scénarios de ce que ce futur risque d’être. La prospective, dans ce sens-là, c’est ce qui s’occupe de produire ce que Bertrand de Jouvenel a qualifié de futuribles, en conjoignant le mot futur et la terminaison du mot possible. L’idée de Jouvenel était que l’art de la conjecture  consiste non pas seulement à extrapoler l’avenir à partir des tendances lourdes du présent, mais à prendre aussi en compte les signaux faibles du présent pour prévoir l’avenir, et pas seulement des tendances lourdes, qui se prêtent plus facilement à la simple extrapolation.

Toute aussi légitime que soit cette façon de pratiquer la prospective, ce n’est pas celle qui nous a inspirés. Nous sommes trop proches de l’action, pour plusieurs d’entre nous, et notre intérêt pour les idées et l’art ne nous porte pas particulièrement vers le développement en tant que tel (et pour eux-mêmes) de scénarios de futurs possibles. Ce sont beaucoup plus les autres aspects de la pensée de Gaston Berger, ainsi que les racines de cette pensée dans l’œuvre de Maurice Blondel, qui nous ont le plus marqués. La production et la discussion de scénarios d’avenir possibles fait partie des sujets que nous avons parfois à élaborer et à discuter, mais nous sommes trop tournés vers l’action (ou vers des théories, des concepts ou des œuvres qui ne sont pas en soi des futuribles) pour nous intéresser principalement à ces seuls aspects de la pensée de Berger et de Blondel.

Qu'est-ce donc alors, pour nous, que la prospective ?

Il s’agit d’une attitude et d’une démarche fondées chacune sur des méthodes spécifiques, dont certaines sont des méthodes que nous partageons avec les approches prospectivistes des meilleurs groupes de réflexion (think tanks), mais dont nous nous distinguons sur deux points :

  • L’idée que la connaissance à atteindre, au sujet de l’avenir, ne saurait être une connaissance privée, réservée aux seuls spécialistes, mais une connaissance commune, qui ne peut se construire que dans l’ouverture sur l’autre et le partage avec l’autre, à commencer par tous ceux pour qui l’avenir est une valeur importante, que ce soit pour le faire advenir, pour mieux protéger l’existant contre ce que cet avenir réserve ou simplement pour se nourrir de ces deux mouvements précédents pour créer et innover, au sens le plus noble du terme; et
Cette attitude et cette démarche prospectives sont un pari sur :
  • La liberté des êtres humains, qui ne sont pas voués à la fatalité de déterminismes absolus précisément en raison de leur capacité d’inventer et d’innover, mais aussi de se rassembler et de coopérer pour agir;
  • La responsabilité de ceux qui se rendent compte que les jeux sont beaucoup plus ouverts qu’ils ne l’auraient cru, et donc que leur responsabilité individuelle et collective est beaucoup plus engagée dans la fabrication de l’avenir qu’ils ne l’auraient imaginé;
  • L'imagination comme capacité mentale déterminante pour construire le futur souhaitable, avec tout ce que cela implique de capacité d’anticiper et d’imaginer les mutations, les ruptures, les discontinuités, les faits porteurs d’avenir, etc.; et, last but not least
La prospective n’est pas la prévision. La prévision part du présent pour proposer son image du futur. Elle le fait à partir de l’extrapolation des tendances actuelles. Cette façon de faire comporte par nature un tropisme beaucoup trop influencé par ce qu’on respire dans l’air du temps au moment de faire ces prévisions. Si l’on n’y prend garde, ce tropisme nous amènera à produire des scénarios trop facilement catastrophiques ou indûment protectionnistes, selon les circonstances qui président au moment où nous faisons ces prévisions. 

À la différence de la simple prévision, l'attitude prospective implique non seulement la prise de conscience de la complexité et de la multidimensionnalité d’un monde dont nous tentons d’anticiper les états futurs, mais elle implique aussi la conscience de notre liberté et de notre responsabilité d’acteurs dans cet univers-là.  L'attitude prospective est, en ce sens, une attitude volontariste et, peu importe ici qu’il s’agisse de la volonté d’un sujet individuel ou d’un sujet collectif : quel avenir voulons-nous contribuer à créer? Nous sommes invités à nous projeter par la pensée 20 ou 30 ans en avant pour envisager le futur souhaitable et, à partir de cette vision, à construire ensemble une transition vers ce futur souhaité. 

La démarche prospective commence donc par un changement de regard et d’attitude qui vise à nous déprendre du seul contexte extérieur pour conjuguer dans nos regards à la fois l’intérieur du désir avec l’extérieur de l’objectif. C’est en effet seulement ainsi que nous arriverons à cerner des futurs souhaitables, plutôt que de simples futurs possibles ou probables. 

Ensuite, il s’agit de prospecter les ressources dont on identifie le besoin pour construire cet avenir, que ce soit en innovant au sens fort du terme (c’est-à-dire en mettant du nouveau utile dans le présent) ou en se mobilisant pour protéger ce que nous croyons devoir l’être. Et parmi les ressources prospectées pour construire cet avenir, il n’y a pas que des objets matériels ou intellectuels à rassembler, mais des communautés à former ou à préserver.

La démarche prospective concerne tous les acteurs de la société et qui font la société, des acteurs individuels aux acteurs collectifs, des sphères économiques, sociales, culturelles, politiques et environnementales. C’est pour cela que nous privilégierons autant que possible dans le réseau des démarches de prospective partagée .

Ainsi, même pour l’entrepreneur-innovant le plus purement matérialiste et économiquement motivé par le seul attrait du gain, la démarche prospective consistera à rassembler les fournisseurs, les clients potentiels, les mentors, les partenaires, les faiseurs d’opinions et les autres parties prenantes qui rendront son entreprise possible. On se doute bien que l’action prospective pleine et entière ne se limitera pas à rechercher en vue de fins purement individuelles et matérielles. Ce qui mérite d’être souligné, par contre (et c’est le but de notre exemple), est que même la plus intéressée des entreprises commerciales appelle la promotion et la défense d’un bien qui ne saurait être défini autrement que comme commun.

Cette recherche de ce qui est commun, fut-ce dans l’entreprise la plus individuelle et matériellement motivée, signifie quelque chose qui ne crée pas seulement de la valeur économique mais aussi de la communauté, en rassemblant autour de ce bien commun :
  • L’entrepreneur qui veut bâtir une organisation;
  • Les clients qui achèteront auprès de cette entreprise;
  • Les fournisseurs qui s’engageront par contrat avec cette entreprise (et avec lesquels cette entreprise elle aussi s’engagera); et
  • Toutes les autres parties prenantes nécessaires au succès de ce qui n’est manifestement pas qu’une entreprise, mais un écosystème socioéconomique tout entier, une communauté territorialisée, que le processus d’innovation est en train d’entrelacer et de faire fonctionner.
Il en est de même pour le développement des territoires, des politiques publiques, des mouvements sociaux, des gestes artistiques d’envergure. Au-delà des thématiques, c’est toujours du commun qu’il s’agit aussi de créer en mobilisant des publics, des coalitions militantes, des groupes de chercheurs, etc.


Ce qui nous empêche bien souvent de voir loin et de nous projeter dans un avenir à notre mesure, et qu’il nous restera à faire nôtre, c’est aussi notre difficulté à prendre en compte notre propre passé. Or, il ne saurait y avoir de prospective sans rétrospective. Voir loin consiste donc aussi à accepter de regarder dans le passé, ne serait-ce que pour y déceler ce qui nous permettra d’anticiper les mutations à venir et de cerner dans le présent les signaux faibles qui seront vraiment porteurs d’espoirs pour un avenir souhaitable.

Voir large, c'est accepter la confrontation des points de vue, sans complaisance et dans le respect des personnes, en intégrant tous les changements : culturels, économiques, sociaux, politiques, religieux, etc., qui surviennent dans notre environnement. 

Voir autrement, c'est se débarrasser ensemble des préjugés qui nous ligotent. C’est accepter de réfléchir indépendamment des solutions existantes. Cela suppose d’accueillir positivement les suggestions, même les plus étranges à première vue, et surtout de développer une pensée du et, pas seulement du ou. Voir autrement, c’est aussi prendre en charge l’incertain et oser prendre des risques.

La prospective finit toujours par être l’affaire de tous, mais ne peut commencer sans chacun. Chacun est en effet un acteur, peu importe si ce qui est entrepris est de nature individuelle ou collective. Lorsqu’il est sollicité dans sa capacité à réfléchir sa vie, son sens et ses enjeux dans son entreprise, sa commune, sa région, etc., il devient lui-même un expert, capable de parler non seulement de son expérience propre, mais en prenant aussi le point de vue global de l’entreprise ou de la collectivité dont il est partie prenante.

Dans une démarche prospective partagée, l’accent est davantage mis sur l’action collective que sur l’action individuelle. Néanmoins, à chaque fois, nous affrontons le mystère d’une alchimie à créer entre ce qui permet aux personnes de se mettre en marche et ce qui suscite le désir d’œuvrer ensemble au sein de collectifs et de coopérer au-delà des tensions et des intérêts spécifiques. Ce n’est pas pour rien qu’Augustin disait que l’homme a été créé pour qu’un commencement soit. 

L’implication progressive dans la réflexion sur les thèmes prospectifs permet aux acteurs d’anticiper sur le futur proche ainsi que sur la nature de leur action et de l’action en général, afin de pouvoir s’adapter avec sérénité et confiance dans les mutations à venir, en cessant de subir. 


NOS VALEURS

Les valeurs qui nous réunissent au sein de ce réseau sont les suivantes : 

  • Un engagement en faveur de la réflexion prospective partagée et de l’action transformatrice sous toutes ses formes, qu’elle soit individuelle et/ou collective;
  • Une conception globale du développement, qui n’isole pas l’aspect économique des autres, ni l’intérêt d’une seule composante de la société au détriment des autres;
  • La volonté de toujours associer la réflexion prospective à l’action innovante et transformatrice en renonçant aux logiques de spécialisation trop poussée et d’institutionnalisation trop marquée;
  • Une détermination à insérer les différentes actions innovantes dans une réflexion prospective plus large, au sein de laquelle elles trouvent tout leur sens;
  • Un parti pris multidisciplinaire, qui brise non seulement les silos entre les disciplines, mais brise aussi les dichotomies entre chercheurs et praticiens, monde de la consultation et monde de la recherche, entrepreneurs technologiques et entrepreneurs sociaux, science et culture, partis pris politiques, etc.;
  • Un parti pris multiculturel et international, qui voit plus d’opportunités que de menaces à collaborer ensemble;
  • Un parti pris humaniste, qui résume l’ensemble de ce que nous venons de dire en lui donnant un visage, celui-là même que nous partageons tous.
Chacun d’entre nous a déjà, au départ, une volonté et une pratique qui implique de veiller et d’agir en vue d’un avenir plus humain. Le réseau que nous avons formé favorise l’entraide dans la réalisation de nos projets respectifs, mais entend aussi aider d’autres partenaires à faire avancer des projets ou des réflexions que nous jugeons pertinents à la diffusion et à la réalisation plus grande de nos valeurs communes.

Plusieurs d’entre ont pris le goût de travailler ensemble à la suite de notre implication commune dans l’une ou l’autre des activités suivantes :
  • L’Observatoire de la parentalité dans l’océan Indien (OPOI) qui naquit de cette conférence-là;
  • Le comité scientifique du Réseau national des pôles régionaux d’innovation du Québec;
  • La rédaction collective d'un ouvrage qui visait à souligner le cinquantième anniversaire de fondation d’une institution-phare de la modernité québécoise, tout autant que de la modernité internationale : le Conseil du trésor du Québec.
Ces activités antérieures sont autant d’illustrations de ce que notre réseau aspire à devenir, à soutenir et à créer de façon collective, quoique maintenant avec une ampleur plus vaste que tout ce qui a présidé à sa naissance.

À l’heure actuelle, beaucoup d’initiatives, de personnes, de groupes et d’organisations réfléchissent déjà, de façon prospective, à l’avenir de nos sociétés ou de l’humanité en général. Nous observons souvent, par contre, que ces initiatives ne touchent qu’un secteur particulier, tant sur le plan géographique que sur le plan disciplinaire. Leurs participants se regroupent le plus souvent sur une base pays, sur une base métier ou sur la base d’intérêts politiques et socioéconomiques prédéterminés.

Concernant l’action innovante, le lien avec la réflexion prospective s’établit sur une base encore plus parcellaire et limitée. Les spécialistes de telle branche particulière du savoir prospectif réfléchissent en effet avec des entrepreneurs innovants du domaine sur une vision de l’avenir, mais leur discussion n’est souvent conduite que dans une perspective limitée, ne serait-ce qu’en raison des considérations trop exclusivement technologiques et marketing qui y dominent. 

La jeunesse entrepreneuriale innovante représente souvent une exception à ce qui vient d’être dit. Elle s’organise en effet de plus en plus sur une base internationale et multidisciplinaire. Les nouveaux espaces de travail qu’elle privilégie encouragent cette façon de penser. Le goût du voyage et des rencontres contribue beaucoup à ouvrir les esprits vers une perspective plus globale à tous points de vue (géographique, culturel, etc.). Cependant, leur ancrage dans une réflexion prospective plus systématique pourrait être profitable à tous, en décuplant les dynamiques de la réflexion prospective et des jeunes, les ouvrant ainsi à encore plus de perspectives et d’occasions d’actions porteuses d’avenir et de progrès.

C’est pour faire avancer les valeurs qui nous sont chères, et faire contrepoids à certaines tendances lourdes de nos sociétés, que nous avons créé ce Réseau international d’innovation et de prospective. 


NOS MISSIONS

Ce réseau s’est donné au départ les missions suivantes. Nous sommes certains, d’entrée de jeu, qu’elles évolueront chemin faisant selon les rencontres que nous ferons, les occasions qui nous seront offertes ou les besoins les plus pressants que nous cernerons. Pour le moment, il s’agit pour nous :

1. De regrouper, sur la base de la seule amitié entre ses membres et du désir de travailler ensemble, tout individu et tout organisme désirant participer avec nous à défendre et à illustrer les valeurs qui sont les nôtres, en s’entraidant dans nos actions innovantes et réflexions prospectives respectives;

2. De mettre en œuvre les valeurs du réseau par l’entremise d’actions comme celles qui suivent :
  • Créer et animer des communautés de pratiques et de recherches thématiques, afin de faciliter le dialogue entre certains sous-groupes en notre sein, regroupés par intérêt. Les communautés ainsi formées auront pour fonction de faire des partages d’idées et d’expertises. Elles auront aussi pour but de rompre les isolements et de soutenir la résilience des membres quand ils feront face à des embûches, des obstacles ou des blocages dans l’exercice de leur pratique;
  • Concevoir et organiser des rencontres et des conférences internationales pour permettre à l’ensemble des membres du réseau de se rencontrer, que ce soit en personne ou à distance. La différence avec les communautés de pratique décrites au point précédent tient au fait qu’il s’agit ici de rencontres plus grandes, permettant à l’ensemble des membres de se rencontrer;
  • Créer et animer un site web et autres formes de présence sur les réseaux sociaux, afin de faire connaître qui nous sommes et ce que nous faisons à un plus large public. Cela nous permettra ainsi de vivre de nouvelles rencontres, d’intégrer de nouvelles connaissances et, qui sait, de réaliser de nouveaux projets.

3. De soutenir la réalisation de projets extérieurs au réseau, que nous acceptons d’appuyer parce qu’ils sont conformes à nos valeurs et liés à un ou plusieurs de nos membres. À ce moment de notre fondation, et en attendant vos propositions, le type d’activités envisagées s’exprime dans des actions comme celles-ci :
  • Soutenir à l’échelle locale (ou internationale, quand il le faudra), le déploiement le fonctionnement ou le maillage de tout ce qui renforce :
    • La parentalité, le soutien à la petite enfance et les projets d’écoles qui favorisent non seulement l’intégration et l’individuation, mais aussi les valeurs d’action à entreprendre en vue d’un futur souhaitable centré sur l’humain, qui sont fondamentales à toute prospective partagée bien comprise;  
    • Le leadership des jeunes adultes et des adolescents et adolescentes, idéalement soutenus par leurs communautés, et particulièrement pour assurer qu’ils aient accès aux moyens de développer les valeurs que l’attitude et la démarche prospectives encouragent;
    • L’action de personnes ou de collectifs porteuse d’une valeur socialement et culturellement transformationnelle pour les milieux au sein desquels elle émerge ou à l’amélioration desquels elle contribue. Il importe peu que l’action en question relève d’une action de protection, de participation ou de transformation, pourvu qu’il s’agisse d’une action en vue du meilleur. Enfin, nous considérons comme circonstanciel que la porte d’entrée de l’action prenne un visage plus économique, technologique, culturel, social, environnemental ou politique, à condition qu’elle contribue à faire advenir du souhaitable et du meilleur pour l’ensemble de la communauté concernée en la faisant progresser dans ces différentes dimensions; 
    • Le développement innovant et avec une vision prospective de villages, régions ou quartiers qui en ont besoin, en commençant par les jeunes de ces villages, de ces régions ou de ces quartiers;
    • La politique publique, à savoir tout ce qui se médiatise par l’État et s’institue de façon démocratique au sein de la société;
    • Les institutions et organisations en tous genres soutenant la genèse et l’évolution des différentes actions individuelles ou collectives (incubateurs d’entreprises économiques tout autant que sociales, culturelles, environnementales ou autres; réseaux d’incubateurs de cette nature; associations de jeunes, de villes, de villages; associations professionnelles ou civiles engagées dans des actions inspirantes, etc.).
  • Produire sur commande des recherches collectives, voire des recherches-actions, sur des sujets capables de mobiliser notre réseau, le tout sur une base principalement bénévole , y incluant :
    • Création et animation de numéros spéciaux de revues universitaires (voire création d’une revue universitaire propre au réseau, avec son propre comité de lecture) permettant de solliciter des appels à contribution autour de sujets préoccupant le réseau, ses membres, ou les partenaires que nous nous engageons à soutenir;
    • Organisation et gestion du programme et du contenu de grandes conférences internationales pour tout gouvernement, organisation internationale, ordre professionnel, entreprise, école, etc. intéressés à réfléchir avec nous et à s’ouvrir aux contributions de nos membres et de leurs propres réseaux pour ce faire;
  • Créer des cours universitaires et des programmes de conférences (idéalement ouverts au grand public) sur des questions d’innovation et de prospective. Ce que nous comptons privilégier dans ces projets sera de faire travailler ensemble des institutions, des professeurs, des étudiants et des citoyens de plusieurs pays en même temps, afin de contribuer ainsi à faire croître des réseaux de conscience, de savoirs et de relations rassemblés autour de nos valeurs de prospective, d’innovation, de transformation, et pleinement internationaux.

Nous faisons appel par ce texte à tous ceux et celles qui ont envie de contribuer aux missions que nous nous sommes assignées peu importe le pays d’où vous venez, l’âge que vous avez ou la profession ou le métier que vous exercez, pourvu que vous vous reconnaissiez dans l’appel que nous lançons ici et ayez envie d’en discuter avec nous afin de peut-être vous joindre à nous, si le désir persiste et qu’il est mutuel.

Vous pouvez nous joindre à l’adresse courriel suivante : 


Il nous fera plaisir de vous lire et de vous contacter, si vous nous laissez vos coordonnées. Nous pourrons alors nous rencontrer et déterminer ensemble les façons par lesquelles nous pourrions trouver matière à nous entraider, voire à travailler ensemble sur des projets similaires ou communs.





FALK LIANE PETEGOU, Afrique centrale, membre du réseau international d'innovation et de prospective

  Falk Litane Petegou est membre du réseau international d’innovation et de prospective .  Falk Petegou  est titulaire d’un Ph.D en Études I...