Sophie Marinopoulos est membre du réseau international d'innovation et de prospective. Elle commence sa carrière en 1984 en tant que psychologue au CHU de Nantes (côte ouest de la France) d’abord dans un centre de planification et d’éducation familiale puis elle se dirige vers un service de maternité où elle élabore des protocoles d’accueil psycho-social pour les futures mères/parents. Elle conceptualise dès 1997 la notion de déni de grossesse qui donnera lieu a de nombreuses publications et ouvrages. Formatrice des équipes hospitalières et Aide sociale à l’enfance (ASE), elle participe au niveau national et international (Belgique, Suisse, Afrique, Brésil, Italie, Martinique, Québec…) à des programmes de Santé Publique sur les questions de défaillances parentales, d’adoption, de filiation, de maltraitance. À partir de 2002, elle deviendra expert à la demande des tribunaux dans le cadre d’affaires pénales concernant des affaires familiales spécifiques (néonaticides, infanticides, violences aggravées en famille, abus sexuels) puis elle participera pour l’École Nationale de la Magistrature-ENM- à la formation nationale des procureurs, juges, avocats, officiers de police, inspecteurs.
Depuis 1989 elle consulte dans un Centre Médico Psycho Pédagogique (CMPP) et Centre d’Action Médico-Social Précoce (CAMSP) où elle accueille des parents et leurs enfants. Elle réalise des diagnostics et des prises en charge thérapeutique avec une équipe pluridisciplinaire. Son travail spécifique autour de la médiation thérapeutique en binôme pour les très jeunes enfants et leurs parents avec une psychomotricienne, sera reconnu et de nombreux enfants lui sont adressés dans ce cadre spécifique. Ses travaux la conduiront à des responsabilités en matière de formation et de sensibilisation sur des programmes autour des questions d’enfance et de parentalité.
Devenue psychanalyste, en 1999 elle fonde une association pour la Prévention Promotion de la Santé Psychique (PPSP) et son lieu d’accueil gratuit « Les Pâtes au Beurre » à Nantes. Ce service associatif de prévention pensé comme un dispensaire de la santé psychologique, favorise l’équilibre familial et lutte contre la violence ordinaire en famille. Espace qui accueille la famille sans limite d’âge pour les enfants, et les parents peuvent venir avec ou sans lui. Le concept intéresse de plus en plus d’équipes de soignants qui retrouvent les valeurs du « prendre soin » et c’est en grand nombre qu’ils se mobilisent pour ouvrir des lieux identiques. Ce rayonnement national valorise les lieux solidaires pour soutenir les parents sans distinction aucune dans leur fonction parentale et ce, dans l’intérêt du lien familial, dans l’intérêt de l’enfant et de la santé de la famille. Lieu de mixité social qui travaille à l’entraide des parents. En 2013 elle prend la présidence de ce réseau qui se constitue en fédération.
En 2018 alarmée par les problèmes psychiques des enfants dès leur plus jeune âge et des difficultés grandissantes des parents à construire des liens de qualité avec leurs enfants, elle s’adresse à la ministre de la Culture qui lui confie un rapport. Elle l’intitule « Une stratégie nationale pour la Santé Culturelle : promouvoir et pérenniser l’éveil culturel et artistique de l’enfant de la naissance à 3 ans dans le lien à son parent (ECA-LEP). En créant le concept de Santé Culturelle et celui de malnutrition culturelle elle cherche à attirer l’attention des décideurs politiques et met le curseur sur cette culture universelle, dites sans frontière que porte l’éveil humanisant des jeunes enfants. Remarqué à l’international, le rapport sera traduit en anglais et ouvrira à de nombreux webinaires avec différentes régions du monde.
Le concept de Santé Culturelle permet une meilleure compréhension des enjeux du développement de l’en¬fant et de ses besoins fondamentaux. Elle affirme que l’éveil des jeunes enfants est un vecteur de santé et parle de défi sanitaire face au mal être des jeunes. Son objectif majeur est de tout mettre en œuvre pour favoriser l’apaisement personnel et la pacification sociale au niveau international et ce en préconisant l’éveil culturel et artistique des enfants comme un nouvel indicateur de richesse, un indicateur de la qualité de la vie, un vecteur de santé, un axe de développement de l’enfant et de soutien à la parentalité, un moyen de lutte contre l’exclusion et les discriminations. Au cœur de ses travaux elle rappelle que le jeu est un axe majeur du développement de l’enfant et qu’il est un indicateur de la qualité de son développement. Cela la conduit à être sollicité par des ONG qui remarquaient que les enfants sauvés médicalement grâce à leur intervention chirurgicale dans des pays en guerre, se laissaient ensuite mourir psychiquement. Elle a pu préconiser d’envoyer dans ces pays et des ludothèques et des services chirurgicaux, afin que les enfants puissent retrouver le goût à la vie, en jouant.
En 2019 elle est nommée par le président de la République dans la commission des 1000 jours qui élabore le programme de Santé Publique de la naissance au 2 ans de l’enfant. Elle sera lors de cette commission le porte-parole des questions d’éveil du jeune enfant et de ses besoins fondamentaux.
Ses travaux actuels la conduisent à faire l’hypothèse que la musicalité est une composante majeure pour la construction des liens familiaux, sociaux mais aussi dans les liens interculturels. Elle questionne comment préserver dans les liens l’approche musicale de tout échange et au-delà comment l’approche sensible de l’environnement est une voie/voix d’espérance et de paix.
En 2022 elle co-écrit un plaidoyer avec le journaliste-écologiste Éric de Kermel « Quels enfants laisserons-nous à la planète » qui sera signé par un millier de personnes du monde social, de la culture, de la santé, de l’éducation, du droit, et soutenu par le club « Terres Sauvages » composé d’entrepreneurs engagés sur les questions d’éducation et d’environnement.
En parallèle de son travail de psychologue elle va co-fonder avec Henri Trubert, les Editions LLL « Les Liens qui Libèrent ». C’est une maison d’éditions d’essais et de documents en économie, politique, sciences, sciences sociales, anthropologie…... Quelques auteurs : Jean Claude Ameisen (biologiste et président du Comité d’Ethique) Joseph Stiglitz (prix Nobel d’économie) Frans de Wall (éthologue) Roland Gori (psychanalyste), Stéphanie Allenou (mère de famille ayant évoqué la question de l’épuisement parental), Mary Plard, Bernard Maris, Professeur Jean-François Mattei (Professeur de médecine- ex-ministre de la santé) – David Graeber, Nicolas Hulot, Jeremy Rifkin…
Sophie Marinopoulos est l’auteure d’une vingtaine d’ouvrages sur l’enfance et la famille. Ouvrages qui visent à une meilleure compréhension des enjeux de la croissance des enfants, du lien à leurs parents, et le bouleversement que la maternité/paternité provoque.
La rencontre, en octobre 2022, avec le réseau international d’innovation et de prospective la conduit tout naturellement à adhérer à leurs principes fondateurs et à souhaiter se rapprocher de leurs engagements, afin de pouvoir ensemble continuer à penser les transformations de nos sociétés.
Parmi les distinctions qui ont été accordées à Sophie Marinopoulos:
Elle est nommée en 2014 parmi les femmes créatrices dans le Dictionnaire universel des femmes créatrices parrainé par l’Unesco- édité aux éditions des femmes sous la direction de Béatrice Didier, Antoinette Fouque, Mireille Calle-Gruber. Ce dictionnaire est né de la volonté de mettre en lumière la création des femmes à travers le monde et l’histoire, de rendre visible leur apport à la civilisation. Ce livre a été pensé comme une contribution inédite au patrimoine culturel mondial- il a été rendu possible par plus de quatre décennies d’engagements et de travaux en France et dans tous les pays du monde, et il a permis de renouer avec une généalogie jusque-là privée de mémoire.
Elle est décorée en 2018 du grade de chevalier de la Légion d’Honneur.